Alors que nous assistons à une dégradation sans précédent de notre modèle social, à travers la réforme du chômage, des retraites, mais aussi à travers la course effrénée aux économies dans les services publics, le Département reste l’échelon pertinent pour résister aux mauvais coups du Gouvernement. Services d’urgence, pompiers, hôpitaux, police, cheminots : les mouvements sociaux se multiplient, mais les mauvais coups continuent de pleuvoir et le maillage territorial d’être mis à mal.
Alors que les collectivités locales parent au mieux aux difficultés du quotidien, voici le coup fatal qui s’annonce : la fin de l’autonomie fiscale pour les Départements. Or, une collectivité sans autonomie fiscale, sans capacité à lever l’impôt, ne devient ni plus ni moins qu’un guichet ou une administration déconcentrée de l’Etat.
Nous voulons que le Département entre en résistance et agisse, partout là où c’est possible, pour donner de l’air aux territoires et permettre à toutes celles et ceux qui œuvrent au quotidien, dans les services publics de proximité, d’avoir les moyens de leurs missions et des conditions de travail décentes. Les contraintes budgétaires ne sauraient justifier tous les abandons et reniements. L’exécutif départemental a fait le choix de ne pas donner davantage de moyens aux EHPAD, aux aides à domicile, aux personnels des services sociaux, alors même que les délais de traitement des dossiers s’allongent. Il a fait le choix de ne pas redistribuer 22 millions d’€ de recettes nouvelles, alors que les besoins sont criants sur les territoires. La politique du bas de laine a ses limites.
Henri Etcheto et le groupe de la gauche départementale
Tribune publiée dans le magazine départemental 64 en décembre 2019