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Henri Etcheto a jugé inacceptable la « mise sous tutelle ».

La gauche a refusé de voter sur le contrat avec l’État pour les dépenses de fonctionnement, hier à Pau.

« L’intérêt, c’est de sauver les meubles. C’est pourquoi je voterai le texte, mais on ne va pas tresser des couronnes de lauriers au préfet ; je n’en serais pas ! » Max Brisson (LR ; Biarritz) n’a pas été le moins critique sur le contrat avec l’État qui limite à 1,25 % par an sur trois ans l’augmentation des dépenses de fonctionnement. Encore que le bon état de ses finances octroie quelques petites marges supplémentaires au Conseil départemental, par rapport aux mauvais élèves.

« Vrai problème d’éthique »

Entre autres, le Département pourra écarter les dépenses, exponentielles, liées à l’accueil des migrants mineurs non accompagnés… Mais là, M. Brisson considère qu’on n’est plus dans le registre de maquignons sur le marché aux bestiaux de Morlaàs ou d’Espelette, mais carrément dans l’indécence. Ce qui nous met face à « un vrai problème d’éthique politique ». Dans un domaine où, selon lui, « l’État n’a que des obligations, que des devoirs vis-à-vis de nous ».

Auparavant, Nicolas Patriarche (LR ; Lescar), ayant considéré qu’une non-signature ferait encourir le risque de perdre 3 millions € par an, avait annoncé qu’il voterait « la corde au cou, ce contrat n’ayant de contrat que le nom ». Le maire de Lons s’est dit las de la « petite musique » voulant que « les collectivités locales sont toujours là à creuser les déficits », alors qu’à la différence de l’État elles ne peuvent pas présenter un budget en déséquilibre.

À chacun son image. Préférant celle du « pistolet sur la tempe », Henri Etcheto (PS ; Bayonne), porte-parole du groupe de la gauche, jugeant inacceptable la « mise sous tutelle », a annoncé in fine que l’opposition non seulement ne participerait pas au vote de cette délibération, mais qu’elle se retirerait de la salle au moment où il aurait lieu.

Privé et « pognon de dingue »…

Autant Max Brisson a loué les qualités de « redoutable négociateur » du président Jean-Jacques Lasserre – « Je pense que vous avez été meilleur que sur la ligne à grande vitesse (LGV) qui nous a fortement pompés » -, autant Henri Etcheto a reproché au même d’avoir, « pour la troisième année consécutive », surévalué les dépenses et sous-estimé les recettes, « cela pour pouvoir nous dire : regardez comme nous avons bien travaillé ».

On attendait 112 millions € des droits de mutation (2017), ils en ont rapporté 137. Avec un budget plus sincère, estime l’élu bayonnais, c’est une cagnotte de 64 millions € – chiffre hautement symbolique – qui apparaît. Et M. Etcheto de pointer « les besoins criants sur la politique de solidarité » ; sur la cohésion sociale « où il s’agirait de réamorcer la politique de prévention ».

Très politique, le chef de file de l’opposition a également contesté les dotations « reparties à la hausse » aux collèges privés, ce qui coûte « un pognon de dingue », au détriment des collèges publics, a-t-il dit reprenant plaisamment la fameuse sortie présidentielle.

Contorsionnistes

Pour Max Brisson, les 60 millions perdus par le Département du fait des décisions du gouvernement précédent – l’équivalent de 4 ou 5 collèges neufs – n’autorisent pas la gauche à donner des leçons.

Jean-Jacques Lasserre n’a répondu qu’une chose, à Henri Etcheto : « C’est facile de dénoncer les contorsions. Mais alors je suis entouré de contorsionnistes ! » Et d’énumérer les collectivités qui, avant le Conseil départemental, ont sacrifié à la contractualisation Etat-collectivités : la Région Nouvelle-Aquitaine, la Communauté d’agglo de Pau, la Communauté d’agglo du Pays basque ont signé ! « Une non-signature de notre part n’aurait aucune incidence sur la politique nationale, mais des effets désastreux sur les finances départementales ».

Quant à sa capacité à « prendre le contre-pied d’une décision gouvernementale, qui manifestement n’est pas la bonne », le patron de l’exécutif basco-béarnais a renvoyé à la lettre ouverte sur l’ours qu’il a adressée mercredi à Nicolas Hulot.

Le Conseil départemental a finalement voté le pacte financier avec l’État par 33 voix pour et une abstention (Isabelle Pargade).

Présentant le rapport d’activité annuel des services de l’État devant les élus du département, le préfet Payet n’a pas dit un mot sur l’ours. Il a notamment indiqué qu’une quarantaine de personnes (fiches S) étaient sous surveillance dans le département. Puis répondu à Jean Arrieubergé (divers gauche ; Nay) et Bernard Soudar (PS ; Billère, coteaux de Jurançon) sur les problématiques du gave de Pau ; à Kotte Ecenarro (PS ; Hendaye) sur celles du littoral. Et… par une pirouette à Jacques Pédehontaà (Modem) et à son projet d’expérimentation de culture du cannabis : « Je ne sais pas quand nous fumerons ce calumet de la paix, M. Pédehontaà… »

Déviation d’Oloron : 13 M€ de plus

Mauvaise surprise : le préfet Gilbert Payet a révélé hier devant les élus du Conseil départemental, réunis en session au Parlement de Navarre, à Pau, que le coût de la déviation d’Oloron devrait être réévalué de 13 millions €, par rapport aux 77 millions € initiaux. Les études ont avancé de façon satisfaisante et la prolongation de la déclaration d’utilité publique a été obtenue, a-t-il dit, mais « on est confrontés à une petite difficulté financière ».

La première est liée au fait que « la Direction interdépartementale des routes Atlantique considère qu’elle n’a plus les moyens de réaliser la maîtrise d’œuvre d’une opération de cette ampleur. Ce qui imposera une maîtrise d’œuvre privée, pour un coût estimé à 6,5 millions €.

Roche plus dure…

En outre, les études techniques font estimer que l’évolution du zonage sismique du département, passé de « risque faible » à « risque moyen entraînera un surcoût pour un certain nombre d’ouvrages. Enfin, une roche un peu plus dure qu’attendu, pour le percement du tunnel dans le secteur de Soeix, devrait allonger la durée des travaux.

Une contre-expertise a été réclamée aux contrôleurs généraux. Leur rapport est attendu pour cet automne. « On pourra à ce moment-là voir comment trouver les solutions nécessaires », a expliqué le préfet Payet, en réponse à la question posée par Jean-Claude Coste (PS ; Oloron 1)

Source : sudouest.fr

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