Projet E-Cho : des études approfondies sont nécessaires…
Au cours de la Session du 27 juin 2025, le débat autour du Contrat de progrès 2025-2030 avec l’Agence de l’eau et la Banque des Territoires a permis à Franck LAMAS d’aborder le projet E-Cho, porté par Elyse Energie dans le bassin de Lacq, qui soulève des questions fondamentales sur notre modèle de développement.
La quantité de bois nécessaire chaque année pour produire ces biocarburants équivaut à la surface de la ville de Pau.
Nos territoires sont désormais particulièrement vulnérables aux pénuries et aux sécheresses. Des études du Haut-Commissariat à la stratégie et au plan prévoient que 88% du territoire français connaîtra fréquemment des situations de tension hydrique d’ici 2050, exacerbées par le bouleversement climatique. Le Sud-Ouest, notamment en raison de l’irrigation des cultures, est en première ligne. Cette réalité impose évidemment une gouvernance partagée et renforcée sur l’eau.
Dans ce contexte, le projet E-Cho, visant à produire de l’hydrogène et des carburants décarbonés pour l’aviation et le transport maritime, est vivement critiqué pour son impact environnemental. Outre les interrogations sur la pertinence du modèle de transport – Le carburant bio produit par E-Cho est destiné au transport aérien et ne couvrirait qu’environ 1% des besoins français en carburant aérien alternatif – et le coût exorbitant du projet aux retombées sur l’emploi limitées (2 milliards d’euros pour 800 emplois créés), le projet E-CHO induirait une consommation d’eau massive (près de 3 millions de m3 d’eau par an), une déforestation alarmante (prélèvement estimé à 300 000 tonnes de bois par an. Cette surexploitation est préoccupante alors que la capacité de stockage de CO2 des forêts a diminué de moitié en 10 ans. Avec ce projet, la santé des riverains et l’équilibre des écosystèmes sont également mis en péril.
Il est impératif de changer de modèle. Cela implique de privilégier la création d’emplois verts et durables, et de soutenir l’ingénierie pour des modes de déplacements décarbonés, tout en refusant la destruction méthodique de notre environnement.
La question est de savoir si nous sommes prêts à entrer dans une nouvelle ère où la préservation de nos ressources est la priorité, et où chaque projet est scrupuleusement évalué selon des critères environnementaux et sociaux.
Il me semble qu’un débat approfondi, basé sur des études réellement indépendantes, est nécessaire pour évaluer le bien-fondé du projet E-Cho et d’autres initiatives similaires. Il ne s’agit pas d’une posture stérile, mais d’une ligne de mire essentielle pour répondre aux urgences d’aujourd’hui.
Début septembre nous avons appris que l’ultime temps d’échange avec les citoyens, avant l’enquête publique a été reporté.


