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Plan pauvreté : un écran de fumée

Demande de RSA

Pschitt.

Le plan pauvreté devait faire grand bruit. D’abord annoncé puis reporté en raison de la coupe du monde de football, le Gouvernemental pensait en faire la mesure phare de la rentrée. En réalité, le plan pauvreté a fait pschitt : nous n’avons eu qu’un catalogue de bonnes intentions et de grandes déclarations d’intention, qui ne changeront malheureusement rien au quotidien de nos concitoyens et aux fins de mois difficiles de la grande majorité d’entre nous.

Ouvrir des places en crèches, instaurer un tarif social dans les cantines… le gouvernement va-t-il bientôt nous annoncer qu’il a découvert l’eau chaude ? Ces dispositifs existent bien évidemment déjà dans la grande majorité de nos communes, grâce à la volonté de maires confrontés à des situations de précarité et soucieux de garantir un égal accès aux services publics pour tous. Dans le département des Pyrénées-Atlantiques, nous avons même favorisé, à tarif égal, le « manger bio et local » dans les cantines scolaires.

Concernant les mesures envers la petite enfance, comme l’a rappelé l’Observatoire des inégalités, « agir à la racine ce n’est pas lutter contre la pauvreté des enfants, mais celle de leurs parents : temps partiel subi, bas salaires, faible indemnisation du chômage, précarité des statuts, emplois interdits aux étrangers »…

Un financement qui pose problème

Comment financer les mesures annoncées ? Deux milliards d’euros par an pour 9 millions de pauvres contre 3 milliards par an pour 300 000 assujettis à l’ISF. La baisse des allocations logements, la hausse de la CSG pour les retraités et la non-revalorisation du pouvoir d’achat des fonctionnaires devraient financer ces mesures. Le plan pauvreté se retrouve financé par les pauvres.

« Les faits sont têtus »

La mesure visant à accompagner les bénéficiaires des minima sociaux ne fait que rappeler la nécessité d’une politique d’insertion. Celle-ci relève de la compétence des départements. Pourtant, dans notre département, douze lieux de rencontres et d’accompagnement (LRA) ont été fermés en 2015. L’année précédant leur fermeture, ils avaient suivi  1850 allocataires des minima sociaux et dénombré 18 000 passages. Rien n’a été proposé, ni aux bénéficiaires, ni aux salariés de ces structures. Une décision brutale, sans concertation, que nous avons dénoncée à plusieurs reprises.

Par ailleurs, alors que des efforts financiers pour des moyens dans les EHPAD avaient été engagés précédemment, ils ont été stoppés net malgré le manque criant de moyens. La réorganisation des services de la solidarité a entraîné de nombreux dysfonctionnements (lien hypertexte ici vers l’article correspondant). Alors que l’urgence sociale est là, le Département cherche à faire des économies sur sa compétence première. Il s’agit bien là, encore une fois, de choix politiques.

Au plan national comme à l’échelle locale, les procédés sont décidément les mêmes : on a beau décréter la lutte contre les inégalités au rang de priorité absolue, les actes ne sont malheureusement pas au rendez-vous. Les faits sont têtus.

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