Stéphanie Maza le souligne avec force : depuis 2015, le nombre d’éducateurs a baissé de moitié et désormais, ce sont des associations et une agglomération qui assurent la mission de prévention spécialisée. Il est temps de faire le bilan de ce choix.
Les confinements successifs, la mise en place des protocoles sanitaires, l’isolement, sont autant de mesures qu’ont subis les enfants et adolescents, ce qui a pu engendrer des pertes de repères. Certains parents se retrouvent eux-mêmes perdus, en difficulté et ont du mal à assumer leur rôle de parents.
Au moment où les Maisons des jeunes et de la culture (MJC) et les centres sociaux, dont soulignons ici le travail sur le terrain et le soutien du Département, assurant une mission prévention jeunes sont fermés, les éducateurs, sans moyens supplémentaires, doivent redoubler d’attention.
On le sait, la déscolarisation issue du premier confinement a des conséquences encore aujourd’hui. Il faut redonner un cadre bien sûr, rassurer sur les retards pris et redonner confiance. Ce lien ne peut qu’être personnalisé et nécessite donc de renforcer les équipes, des créations de postes.
Certains enfants et là aussi, c’est une thématique qui nous tient à cœur, ont également vu, entendu ou subi des violences intrafamiliales pendant cette période, +9% en 2020 selon le bilan de la délinquance du Ministère de l’Intérieur.
Trop de jeunes actuellement sont désœuvrés dans nos communes, nos agglomérations, des cellules de crise, des réunions « ambiance quartier » se multiplient afin d’éviter que les situations dégénèrent et tenter de trouver des solutions avec les moyens du bord.
Le Département doit, et c’est sa compétence, être au cœur de ces dispositifs, les soutenir pleinement, donner les moyens aux acteurs locaux, aux éducateurs d’agir.
Nous ne pouvons pas nous dire qu’il faut continuer comme avant. Nous ne pouvons pas nous contenter de moyens déjà insuffisants auparavant et ne pas proposer de solutions pour ces jeunes. Tout simplement, nous ne pouvons pas nous féliciter, jamais, que des jeunes restent sur le bord de la route.
Les besoins augmentent et malheureusement, ne vont pas diminuer dans les mois à venir.