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Fibre optique : avis favorable, quelques réserves, beaucoup de vigilance

Fibre optique : avis favorable, quelques réserves, beaucoup de vigilance

Le groupe de la gauche, par la voix de Valérie Cambon, s’est exprimé en faveur du contrat prévoyant le déploiement de la fibre optique à l’ensemble des foyers du Département, à horizon 2023. Le marché a été confié à la société SFR. Si l’ambition affichée mérite d’être saluée, les points de vigilance seront nombreux, en particulier sur la tenue des délais annoncés, la priorisation du déploiement et les frais de mise en service facturés aux usagers.

En lisant l’analyse des offres de tous les candidats, on peut s’interroger sur les délais de réalisation. En effet, il est indiqué que « le respect des délais est très satisfaisant pour tous les candidats, à l’exception de SFR qui a reporté 15 000 prises hors délai ». N’y a-t-il pas, dès lors, un risque que le projet soit retardé en choisissant le candidat qui proposait les délais de mise en œuvre les plus longs ?

Un deuxième point est celui de la concurrence des opérateurs. La délégation de service public confie à SFR la mise en place des réseaux, qui ira louer la fibre aux opérateurs qui voudront bien venir et commercialiser un service auprès des particuliers ou entreprises. Or, SFR n’apporte pas de garanties sur la venue d’autres opérateurs d’envergure nationale, contrairement à d’autres candidats qui disposaient par exemple de lettres d’intention. Les élus du groupe de la gauche seront donc attentifs à ce que les clients ne soient pas contraints par un tarif prohibitif en raison d’un éventuel monopole.

De la même manière, le Département alloue une subvention supplémentaire maximale de 20 millions d’euros à SFR pour prendre en charge une partie des raccordements finaux, c’est-à-dire le branchement de la fibre depuis la rue jusqu’à l’abonné. Or, nous ignorons tout du coût qui sera facturé à l’usager, notamment en ce qui concerne les frais de mise en service et les frais de résiliation.

Pour la petite histoire, ces points de vigilance ont été exprimés lors du vote de l’Assemblée départementale le 23 novembre dernier. Alors que l’intervention de Valérie Cambon indiquait dès le début que le vote du groupe serait unanime et favorable, les questions soulevées ont suscité une simulation d’indignation dans les rangs de l’Exécutif. Las du mépris affiché par M. Patriarche, conseiller départemental chargé de ce projet, ainsi que des vociférations et des attaques ad hominem de M. Brisson, sénateur républicain ex-UMP, notre groupe a décidé de quitter l’hémicycle en signe de protestation. Le Président de l’Assemblée a préféré faire voter ce dossier en notre absence, alors que nous y étions favorables. Nous n’avons pas la même conception du débat démocratique ni de la transparence de l’information.

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